L’objectif de cette étude a été de tester, chez des enfants prélecteurs dits « à risque socio-économique » si un entraînement musical spécifique améliore l’attention et la perception auditives, et si cette amélioration entraîne de meilleures performances sur les précurseurs de la lecture, notamment en conscience phonologique. Par entraînement musical, nous entendons, non pas la pratique d’un instrument, mais un travail d’attention auditive, d’apprentissage de chants, ainsi qu’un travail rythmique et moteur sur les paramètres communs entre langage et musique, qui sont : la hauteur, l’intensité, le timbre et la durée. Alors que de nombreux travaux ont démontré un lien entre l’apprentissage musical et les aptitudes en lecture (cf revue dans [1]), rares sont les études ayant visé ses précurseurs chez des enfants pré-lecteurs [2].
Dans les exercices que nous avons proposés, nous avons essayé de solliciter le plus possible plusieurs modalités sensorielles de manière simultanée. En effet, pour entrer dans la lecture, l’enfant aura besoin d’activer simultanément les modalités visuelle, auditive et kinesthésique. Des arguments convergents [3] apparaissent dans la littérature pour penser que divers troubles neurodéveloppementaux, dont les troubles de la lecture, reposeraient sur un défaut de connectivité entre les systèmes de modalités différente, motrice et sensorielles. Une étude précédente de notre équipe [4] a monté qu’un entraînement similaire chez des enfants dyslexiques de 8 à 10 ans était capable de modifier de façon significative non seulement la conscience phonologique mais également l’attention auditive et certaines variables de lecture. Nous escomptons que cette multimodalité, la répétitivité des exercices et le travail en groupe permettront d’optimiser les progrès attendus.
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