Il y a seulement une quinzaine d’années, on ignorait tout ou presque des mécanismes cérébraux de la dyslexie, au point que, parmi les professionnels - médecins, psychologues, orthophonistes, éducateurs, enseignants - en charge d’enfants en difficulté d’apprentissage de la lecture, l’idée était encore vivace que les causes, et donc les solutions, étaient du ressort exclusif des disciplines socio-psycho-éducatives. Depuis lors, un nombre sans cesse croissant de travaux scientifiques se sont accumulés, apportant des preuves de plus en plus tangibles de la constitution et de l’organisation très particulières du cerveau des dyslexiques, un cerveau assurément bien singulier.
En tant que science des liens entre le cerveau et l’esprit, la neuropsychologie s’est retrouvée en quelques années au centre de tous les débats en matière de troubles de l’apprentissage. Décrire les mécanismes cérébraux de la lecture et de ses troubles, comprendre la dynamique du développement des fonctions cognitives et des facteurs qui peuvent le perturber, imaginer des méthodes rationnelles de réadaptation, reposant sur des bases scientifiques solides, telles sont les missions que s’est fixée la neuropsychologie moderne confrontée à ce nouvel enjeu.